Re: RCT

par Mehdistream81 Jeu 21 Mar - 12:41

rugby
« Le RCT est mort, vive le nouveau RCT »
MAXIME RAULIN et RENAUD BOUREL

Patrice Collazo, manager de Toulon, au côté de son président Mourad Boudjellal.
Frédéric Porcu/Presse sports
Alors que Toulon vit une de ses pires saisons depuis la reprise du club en 2006 par Mourad Boudellal, de nombreux changements se préparent en coulisses.
Le Rugby Club Toulonnais pourrait être rebaptisé le Rugby Club Terminé. Depuis samedi et la défaite à domicile face à Montpellier (18-21), les chances de voir le RCT disputer la phase finale du Top 14 sont quasi nulles. « Ma treizième saison au club ressemble plus à un vendredi 13. La saison est morte, on ne jouera pas les phases finales, mais il y a encore notre honneur à sauver et à préparer la saison suivante, explique le président Mourad Boudjellal. Il y a un constat d’échec, à cause d’un ensemble de choses. J’ai une part de responsabilité non négligeable et notamment l’instabilité des dernières années. L’avenir commence aujourd’hui. Le RCT est mort, vive le nouveau RCT ! » Déjà, dès mi-décembre, le boss de la Rade a tenté de raviver la flamme en annonçant plusieurs signatures et notamment celle du deuxième-ligne des Springboks Eben Etzebeth, dont il rêvait depuis longtemps. Mais rien à faire, l’ambiance reste morne.

Au regard des résultats (Toulon est dixième du Top 14), nombreux sont les suiveurs des Rouge et Noir à s’étonner de la patience du patron vis-à-vis de son manager, Patrice Collazo. Ce dernier avait viré pour moins que ça Diego Dominguez en 2016 (écarté essentiellement pour incompatibilité d’humeur), Mike Ford (2017) ou Fabien Galthié dans un passé encore très récent.

Samedi, Mourad Boudjellal n’était pas présent à Mayol. Fait extrêmement rare. Suite à une opération de la mâchoire (fracture de fatigue), il lui a été fermement conseillé de ne plus suivre les matches de son équipe, même à la télévision, afin de se préserver du stress presque maladif qui l’envahit quand son équipe joue et ainsi lui éviter de serrer les dents, ce qui lui est interdit pendant un mois. Cette défection aura toutefois évité au président du RCT une sortie, à chaud, dont il a le secret après les défaites. Mais comment expliquer cet immobilisme qui ne lui ressemble pas ? Les échos provenant de Berg, le centre d’entraînement du RCT, font état de fritures sur la ligne entre Boudjellal et Collazo. Le premier dément : « Il n’y a aucune tension. Je ne dis pas qu’on se fait la bise, il y a des points de désaccord dans le travail, mais c’est constructif. C’est l’homme de la situation. » Un discours rabâché depuis des mois. Ajoutez à cela que depuis début juillet 2018 Boudjellal n’est plus seul à la tête du navire. Bernard Lemaître est entré au capital du club (prise de participation de 25 %), injectant la somme de 4 millions d’euros. L’homme d’affaires n’a d’ailleurs pas caché qu’il remettra la main au pot, à une hauteur non précisée, pour la recapitalisation en cours. Quant à Patrice Collazo, il aurait les faveurs du nouvel actionnaire, auquel il vend un projet basé sur les jeunes et la formation calqué sur le modèle de son ancien club (La Rochelle). D’autant que Bernard Lemaitre est un ami de longue date de Vincent Merling, président du Stade Rochelais, qui vante les mérites de son ex-manager.

Du mouvement dans le staff ?

« Patrice Collazo est en train de tisser sa toile, sur fond de politique de la terreur, sa marque de fabrique », glisse un proche du club. Jean-Baptiste Grisoli, le médecin en chef du RCT, pourrait d’ailleurs en faire les frais. Selon plusieurs sources, un clash a eu lieu entre Collazo et Grisoli, et samedi dernier le doc n’était pas à Mayol non plus. Il serait en arrêt maladie…

Et que dire de Marc Dal Maso, avec qui l’actuel manager ne souhaite pas collaborer et dont la situation n’est toujours pas réglée ? Sous contrat jusqu’à la fin de la saison, le spécialiste de la mêlée, souffrant de Parkinson, a été déclaré apte à la reprise du travail après son opération du cerveau.

Mais il a été prié de rester chez lui. Tous ces éléments pourraient entraîner quelques ajustements au sein du staff. Patrice Collazo a rencontré Mike Prendergast. Comme nous l’avions déjà évoqué, l’entraîneur irlandais des lignes arrière du Stade Français, sous contrat jusqu’en 2020, ne serait pas contre quitter la capitale de manière anticipée. Son éventuelle arrivée sur la Rade ne devrait pas menacer Sébastien Tillous Borde, actuellement en charges des trois-quarts.

Mais les prochaines semaines risquent d’être agitées du côté de Toulon malgré sept derniers matches sans grands enjeux. Mourad Boudjellal a promis « beaucoup d’arrivées et beaucoup de départs » et il semblerait que Patrice Collazo souhaite travailler avec une majorité de joueurs français, surtout devant.

En attendant, Toulon se dirige vers sa pire saison depuis 2011. Le club avait terminé huitième. Derrière, le RCT avait vu son manager sportif, Philippe Saint-André, réquisitionné par le quinze de France. Bernard Laporte avait repris du service, pour le succès que l’on sait (1 Brennus et 3 Coupes d’Europe), jusqu’à son élection à la présidence de la FFR en 2016. Mourad Boudjellal devrait peut-être suggérer le nom de Collazo à Laporte pour succéder à Jacques Brunel au poste de sélectionneur après la Coupe du monde… É

Un effectif en pleine mutation Les signatures du deuxième-ligne sud africain Eben Etzebeth (Stormers), de l'ailier néo-zélandais Nehe Milner-Skudder (Hurricanes) et de Baptiste Serin (UBB) ont déjà été officialisées pou la saison prochaine. À ces trois têtes d'affiche s'ajoutent le Français Christopher Tolofua (Saracens), Duncan Paia’aua (Reds) et Julien Hériteau (Agen), en attendant d’autres mouvements. Au rayon départs, ceux de Chiocci (Lyon), Escande (Grenoble), Monribot (Bayonne) ou Guirado (Montpellier) sont déjà actés devant. Marcel Van der Merwe, pourtant lié au club jusqu’en 2020, a été invité à partir. Idem pour Filipo Nakosi. Derrière, avec les départs déjà acquis de Fekitoa (Wasps) et Trinh-Duc (Racing 92) et ceux très probables de Tuisova (Lyon) et Bastareaud (Sharks), le poste de trois-quarts centre se retrouve en chantier. À l’arrière, poste en souffrance cette saison, le nom de Djibril Camara, indésirable au Stade Français (sous contrat jusqu’en 2022), revient avec insistance.

DEUX ANS DE PLUS POUR LAKAFIA
Recruté à l'été 2017 par Toulon pour quatre saisons (jusqu'en juin 2021), Raphaël Lakafia (30 ans) a, selon nos informations, prolongé son bail pour deux saisons supplémentaires. Le troisième-ligne international (4 sélections entre 2011 et 2016) et vice-capitaine du club est désormais lié au RCT jusqu'en juin 2023. Il devrait y terminer sa carrière. M.R.