Le rugby de club a t-il encore un sens?
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Le rugby de club a t-il encore un sens?
La compo du quinze de France pour le match au pays de Galles vient de tomber, on pense déjà au choc de Cardiff mais tout de même en lisant la fiche technique du match Toulouse – Toulon (3-6) de ce week-end, n’avez-vous pas vu, vous aussi, qu’au coup d’envoi seuls deux joueurs toulonnais étaient français, Sébastien Bruno et Fabien Cibray ? Ce n’est pas la première fois dans le Championnat de France (plus de 40% de joueurs étrangers), Castres a déjà réussi telle perf par le passé, Brive certainement aussi ou le Racing-Métro l’an dernier en Pro D2. Ça fait peur quand même.
Et ça interroge. Je me souviens des Néo-Zélandais un peu affolés avant la dernière Coupe du monde de voir toujours plus de leurs joueurs se laisser tenter par les salaires européens, mais une fois l’affolement passé, ils posaient cette question légitime : qui allez-vous former pour constituer votre équipe nationale dans le futur ? La question vaut aussi pour l’Angleterre (actuellement, les trois meilleurs réalisateurs de la Premiership sont néo-zélandais) et les pays celtes, qui s’ouvrent de plus en plus aux « étrangers ».
Le plus étonnant dans tout ça – et le plus ironique – est de voir le rugby des clubs totalement dénaturés par ce phénomène. Dans sa chronique sur lequipe.fr, Alain Penaud, qui a lui aussi noté ce fait tout sauf anodin, s’interroge à juste titre : « Le public toulonnais va certainement se reconnaître dans les victoires mais je ne suis pas certain qu’il se reconnaisse dans les joueurs qui portent le maillot au brin de muguet. » Depuis le passage au professionnalisme, on défend le terroir, terreaux de notre culture rugby, de la passion de nos supporters, contre toute évolution trop brutale, trop mercantile, du moins trop tournée vers la marchandisation, je pense au débat récurrent sur les provinces ou les franchises notamment. Que sont ces grands clubs qui rayonnent sur une région entière sinon l’équivalent d’équipes de province ? Que sont-ils sinon des sélections, désormais ?
Il y a derrière ce processus des raisons qui suivent une certaine logique : la nécessité de posséder deux quinze complets et compétitifs pour viser haut dans un Top 14 à rallonge et qui doublonne parfois avec les rendez-vous internationaux, la concentration des talents français dans une poignée d’équipes, l’attractivité des stars (mais il n’y avait pas 13 stars étrangères dans les rangs toulonnais samedi) pour le public et les produits dérivés, les soi-disant prétentions financières trop élevées des joueurs français, la pression des résultats qui empêcherait de donner leur chance et le temps de s’aguerrir à des jeunes issus des centres de formation…
Il y a surtout que cette logique, pour le moment soutenue par une économie en expansion (mais jusqu’à quand et avec quels dégâts ? cf. Bourgoin), permet bon an mal an de s’accommoder du calendrier démentiel qu’imposent les institutions. Donc de ne pas trop devoir le faire évoluer.
Il y a heureusement des exceptions, des clubs qui forment, canalisent les talents d’une région et sont réellement porteur d’une identité : Perpignan en est le meilleur exemple, Bourgoin en est un autre, mais va bientôt finir exsangue de talents (pillés).
En 2009, la Ligue Nationale de Rugby a voté des mesures censées rééquilibrer les forces avec l’imposition d’un « salary cap » à 8 millions d’euros pour tous les clubs dès la saison prochaine et l’obligation de présenter un certain pourcentage de joueurs issus de la formation française* dans les effectifs (objectif premier : 70% en 2011-2012). Sur ce dernier point, elle a déjà fait machine arrière, puisque ce sera 60% en 2012-2013.
Et Paul Sackey, l’ailier international anglais des Wasps, a signé à Toulon. Une « star » de plus dans un sport qui a toujours dit vouloir éviter les dérives de son cousin rond. Je ne suis pas Toulonnais mais j’ai du mal à comprendre pourquoi il était préférable pour le RCT de laisser partir Marc Andreu, un gars du coin avec de la dynamite dans les jambes, au profit de Sackey, de Lamont, de Loamanu ou de Lovobalavu.
Ludovic Ninet
* Un joueur sera considéré comme “issu des filières de formation” s’il justifie d’au moins cinq saisons comme licencié à la Fédération Française de Rugby avant l’âge de 21 ans ou s’il a passé trois saisons au sein d’un centre de formation agréé entre 16 et 21 ans.
Et ça interroge. Je me souviens des Néo-Zélandais un peu affolés avant la dernière Coupe du monde de voir toujours plus de leurs joueurs se laisser tenter par les salaires européens, mais une fois l’affolement passé, ils posaient cette question légitime : qui allez-vous former pour constituer votre équipe nationale dans le futur ? La question vaut aussi pour l’Angleterre (actuellement, les trois meilleurs réalisateurs de la Premiership sont néo-zélandais) et les pays celtes, qui s’ouvrent de plus en plus aux « étrangers ».
Le plus étonnant dans tout ça – et le plus ironique – est de voir le rugby des clubs totalement dénaturés par ce phénomène. Dans sa chronique sur lequipe.fr, Alain Penaud, qui a lui aussi noté ce fait tout sauf anodin, s’interroge à juste titre : « Le public toulonnais va certainement se reconnaître dans les victoires mais je ne suis pas certain qu’il se reconnaisse dans les joueurs qui portent le maillot au brin de muguet. » Depuis le passage au professionnalisme, on défend le terroir, terreaux de notre culture rugby, de la passion de nos supporters, contre toute évolution trop brutale, trop mercantile, du moins trop tournée vers la marchandisation, je pense au débat récurrent sur les provinces ou les franchises notamment. Que sont ces grands clubs qui rayonnent sur une région entière sinon l’équivalent d’équipes de province ? Que sont-ils sinon des sélections, désormais ?
Il y a derrière ce processus des raisons qui suivent une certaine logique : la nécessité de posséder deux quinze complets et compétitifs pour viser haut dans un Top 14 à rallonge et qui doublonne parfois avec les rendez-vous internationaux, la concentration des talents français dans une poignée d’équipes, l’attractivité des stars (mais il n’y avait pas 13 stars étrangères dans les rangs toulonnais samedi) pour le public et les produits dérivés, les soi-disant prétentions financières trop élevées des joueurs français, la pression des résultats qui empêcherait de donner leur chance et le temps de s’aguerrir à des jeunes issus des centres de formation…
Il y a surtout que cette logique, pour le moment soutenue par une économie en expansion (mais jusqu’à quand et avec quels dégâts ? cf. Bourgoin), permet bon an mal an de s’accommoder du calendrier démentiel qu’imposent les institutions. Donc de ne pas trop devoir le faire évoluer.
Il y a heureusement des exceptions, des clubs qui forment, canalisent les talents d’une région et sont réellement porteur d’une identité : Perpignan en est le meilleur exemple, Bourgoin en est un autre, mais va bientôt finir exsangue de talents (pillés).
En 2009, la Ligue Nationale de Rugby a voté des mesures censées rééquilibrer les forces avec l’imposition d’un « salary cap » à 8 millions d’euros pour tous les clubs dès la saison prochaine et l’obligation de présenter un certain pourcentage de joueurs issus de la formation française* dans les effectifs (objectif premier : 70% en 2011-2012). Sur ce dernier point, elle a déjà fait machine arrière, puisque ce sera 60% en 2012-2013.
Et Paul Sackey, l’ailier international anglais des Wasps, a signé à Toulon. Une « star » de plus dans un sport qui a toujours dit vouloir éviter les dérives de son cousin rond. Je ne suis pas Toulonnais mais j’ai du mal à comprendre pourquoi il était préférable pour le RCT de laisser partir Marc Andreu, un gars du coin avec de la dynamite dans les jambes, au profit de Sackey, de Lamont, de Loamanu ou de Lovobalavu.
Ludovic Ninet
* Un joueur sera considéré comme “issu des filières de formation” s’il justifie d’au moins cinq saisons comme licencié à la Fédération Française de Rugby avant l’âge de 21 ans ou s’il a passé trois saisons au sein d’un centre de formation agréé entre 16 et 21 ans.
jeanlouis- International
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Date d'inscription : 16/11/2007
Re: Le rugby de club a t-il encore un sens?
Les club sont des entreprises commerciales du domaine du sport/spectacle
j'espère que c'est acquit et compris
Dans ce cadre on peut envisager des club français avec des joueurs itou
et des club de n'importe quelle nationalité, entreprise privées,
qui joueraient ensemble pour le top14
avec un match "mittal-arcelor" contre "bouygues-éovia"
ça serait moins bandant que de recevoir nos amis castrais chez Marcel
Il paraît que la législation en cours devrait augmenter
la part des autochtones dans les club
j'espère que c'est acquit et compris
Dans ce cadre on peut envisager des club français avec des joueurs itou
et des club de n'importe quelle nationalité, entreprise privées,
qui joueraient ensemble pour le top14
avec un match "mittal-arcelor" contre "bouygues-éovia"
ça serait moins bandant que de recevoir nos amis castrais chez Marcel
Il paraît que la législation en cours devrait augmenter
la part des autochtones dans les club
Invité- Invité
Re: Le rugby de club a t-il encore un sens?
heu sauf que marc andreu est pas originaire du var il me semble
Invité- Invité
Re: Le rugby de club a t-il encore un sens?
superporter a écrit:heu sauf que marc andreu est pas originaire du var il me semble
perdu
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Andreu
fanofnumber10- Modérateur
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Re: Le rugby de club a t-il encore un sens?
mais j ai lu gers quelque part...
j ai trop picoler ^^
j ai trop picoler ^^
Invité- Invité
Re: Le rugby de club a t-il encore un sens?
Non j'ai lu gers aussi dans un récent article...
Mais en fait, peut être qu'il est né dans le Var et a très vite déménagé pour le Gers, c'est possible.
M'enfin à vrai dire j'm'en fou un peu, RAF d'où il vient, pourvu qu'il reste et continu à bien jouer.
Mais en fait, peut être qu'il est né dans le Var et a très vite déménagé pour le Gers, c'est possible.
M'enfin à vrai dire j'm'en fou un peu, RAF d'où il vient, pourvu qu'il reste et continu à bien jouer.
Invité- Invité
Re: Le rugby de club a t-il encore un sens?
il se sent Gersois
fanofnumber10- Modérateur
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